Durant des semaines, je l’ai regardé à travers mon objectif jouer sur cette branche et chercher son point d’équilibre. Il se croyait seul au milieu de l’étendue de sable, seul comme dans la vie, alors il jouait avec un bois mort. Il semblait chercher avec l’appui de son pied nu à épouser la forme polie, à retrouver le contact d’un au-delà, d’un souvenir ancien quand il jouait sur la plage sous le regard de sa mère. Il avait tant de fois essayé de tenir en équilibre ; il tombait et se relevait inlassablement.

     Sur cette branche, il renouait avec ses racines oubliées, repoussant le bois vieilli pour mieux y adhérer, comme suspendu par un fil invisible. Sa vie, il la traversait les pieds sur terre et la tête dans les nuages. Il lui manquait encore cette force intérieure pour se sentir aligné et tenir en équilibre malgré les coups de vent.